lundi 8 avril 2013

Clôture du blog

On dit que face au désert, la moitié de celui-ci est devant nos yeux, l'autre moitié est en nous. De cette aventure, chacune d'entre nous ramènera son histoire, ses impressions, son désert. Mais il y a une chose que nous ramènerons toutes, une amitié.
A tous ceux qui ont regardé ce blog, qui ont écrit, qui nous ont soutenues, merci de nous avoir suivies.








vendredi 29 mars 2013

Le classement officiel

Classement des cross-over – Etape 6 marathon du mardi 27 et du jeudi 28 mars

Classement
Equipage
Prénoms
Points de pénalité
1
317

42.27
2
320

55.63
3
316

59.82
4
310
Aude Grandidier et Mélisa Wiro
82.69
5
313
Marie-Noëlle Youssouf et Vanessa Valy-Touleron
83.73
6
314
Françoise Suel et Geneviève Bréchat
87.88
7
312
Françoise Roussel et Bénédicte Le Chevallier
89.95
8
318

101.11
9
311
Montserrat Ballus et Flavie Prévot
184.16
10
319

262.86
11
315

501.61
Hors-classement
321



  
Classement général des cross-over : un équipage La Poste sur le podium

Classement
Equipage
Prénoms
Points de pénalité
1
317

264.12
2
316

275.15
3
310
Aude Grandidier et Mélisa Wiro
420.75
4
313
Marie-Noëlle Youssouf et Vanessa Valy-Touleron
510.43
5
320

843.29
6
318

852.64
7
319

853.17
8
312
Françoise Roussel et Bénédicte Le Chevallier
1218.35
9
315

1370.19
10
311
Montserrat Ballus et Flavie Prévot
1402.99
11
314
Françoise Suel et Geneviève Bréchat
1759.05
Hors-classement
321






L’ultime marathon


La dernière étape marathon, deux jours sans rentrer au bivouac, mercredi et jeudi, de Mhamid à Foum’Zguid, a clos en beauté la 23ème édition du Rallye Aïcha des Gazelles. Un puissant vent de sable s’est invité dans la course, mercredi et toute la nuit. D’un coup, le ciel bleu est devenu laiteux. L’horizon s’est obscurci, effaçant tout repère, perturbant la navigation et désorientant les Gazelles, déjà fatiguées après une semaine d’efforts. Avant que le vent de sable se lève, les 312 ont toutefois pu compter sur la bonne vue de Françoise. « Elle est capable d’apercevoir une balise à 4 ou 5 kilomètres, c’est incroyable. Françoise, c’est "œil de lynx" ! » la surnomme Bénédicte.

Aude et Mélisa (310), qui ont trouvé les deux premiers CP en tête, ont eu beaucoup de mal à trouver le CP3 à cause du manque de visibilité. Aude, à bout de nerfs, s’est reposée une petite heure à la balise, le temps de retrouver des forces pour repartir à la recherche des autres CP. En cause, la fatigue accumulée et la déception d’avoir perdu la première place, lors de la cinquième étape, mardi. Même épuisement du côté de Marie-Noëlle (313) : « Qu’est-ce que je suis venue faire dans cette galère ? », s’interrogeait-elle, épuisée, avec une seule envie : arriver ! Un tanquage, peu après le départ, a aussi entamé le moral de Montserrat (311), pourtant d’une bonne humeur contagieuse depuis le début du rallye.

Les postières s’étaient donné pour objectif de dormir toutes ensemble au CP4. Elles ont bien avancé et finalement, trois des cinq équipages – les 310, 312 et 314 – se sont retrouvés pour bivouaquer ensemble au CP5, au pied des majestueuses dunes de Chegaga, qui culminent à 300 mètres et s’étalent sur 40 km, tandis que les 311 et 313 ont passé la nuit ensemble, un peu plus bas, au CP4. Des deux côtés, la soirée a été festive, mais les Gazelles n’ont pas veillé : il fallait être en forme pour la dernière journée du rallye.

Le vent de sable est retombé jeudi aux aurores et la journée s’est nettement mieux passée pour les Gazelles. Il y a des instants uniques, comme jeudi à 12h15 précises, où les cinq équipages La Poste, tous venus d’un cap différent, sont arrivés simultanément sur le CP7, en étoile. Une première pendant tout le rallye ! Les postières ont immortalisé l’instant : ultime photo souvenir de l’équipe presque au complet au pied d’une balise. Seules manquaient à l’appel Claudine et Morgane, les deux factrices du désert, occupées à éditer les emails des Gazelles sur le bivouac. « Le Rallye devrait durer quelques jours de plus : on a compris le truc, maintenant », s’exclame Françoise (314). Montserrat et « Fanfan » (Françoise de l’équipage 312) auraient elles aussi bien poursuivi l’aventure deux ou trois jours de plus.

La dernière étape ne comptait que 8 CP. Les postières n’ont pas eu de mal à trouver leur dernier CP. De retour tôt au bivouac dans l’après-midi, elles ont profité d’une soirée de fête, avec un dancefloor de tapis marocains et un feu d’artifice au-dessus du campement.

Vendredi, elles ont pris la route pour Essaouira, où samedi aura lieu l’arrivée officielle en fanfare sur la plage, la remise des prix et la soirée de gala, clôturant le rallye
Laurène Champalle





Deux factrices du désert exceptionnelles



Morgane Dairain et Claudine Janel, les deux postières engagées sur le Rallye pour faire vivre la tente de La Poste sur le bivouac, ont vécu une expérience extraordinaire, elles aussi. Elles ont accompli un travail formidable et battu des records : jeudi à 15 heures, elles avaient édité 21.162 emails pour les 150 équipages en compétition, soit en moyenne près de 2000 emails chaque jour.

Les adresses laposte.net, créés pour chacun des équipages, ont été pendant tout le rallye, le seul moyen de communication des Gazelles avec l’extérieur, leurs portables étant confisqués du début à la fin. En rentrant tous les soirs après une journée de course, les Gazelles convergent naturellement à la tente de La Poste, située au centre du bivouac, pour retirer leurs emails imprimés, dans un casier.

Généreuses, créatives et jamais à court d’idées pour faire plaisir aux autres, Morgane et Claudine ont mis un peu d’elles-mêmes dans la grande tente jaune, qu’elles ont décorée d’une guirlande d’étoiles en papier faite main et de ballons La Poste. Elles retiennent une expérience unique, riche en belles rencontres et en émotions fortes.

« Derrière la course, j’ai découvert le rallye côté coulisses, raconte Morgane. Notre rôle a consisté à éditer les emails des Gazelles, les accueillir dans la tente de La Poste et aussi à participer au montage et au démontage du bivouac : on connaît toute la logistique. Plus de 150 bénévole s’activent sur le bivouac tous les jours ! En plein désert, on dépend de la connexion Internet par satellite : sans elle, on ne peut rien faire. La moindre défaillance de la connexion est une pression pour nous, car chaque email imprimé apporte un moment de réconfort aux Gazelles, le soir. On n’a pas envie de se retrouver avec 300 filles en larmes car elles n’ont pas pu recevoir d’emails suite à un problème de connexion ! Quand on est factrice du désert, on fait partie de l’organisation et en même temps on est avec les Gazelles, qui partagent avec nous leurs journées. Certaines font la tête en arrivant, d’autres sont euphoriques ! On se lie et on finit par bien connaître certains équipages. Je ne suis pas leur maman. J’ai essayé de leur apporter un moment de joie et d’écoute, à celles qui avaient envie de parler », confie elle. 

Plus « maman », Claudine, elle, a vécu le rallye comme elle l’espérait. « Etre à la disposition des filles, les accueillir, les réconforter, véhiculer une image de service : c’était mes objectifs », indique-t-elle. Mission réussie ! « Le premier jour les Gazelles nous disaient bonjour et récupérait leur emails. Dès le lendemain, elles étaient accros ! On est leur rayon de soleil. Passer à la tente de La Poste, c’est une étape incontournable, en rentrant le soir, comme aller à la mécanique ou aller dîner ! », explique Claudine, qui retient un moment particulièrement fort en émotions : le deuxième jour du rallye, quand les filles de l’équipage 321 ont trouvé refuge à la tente de La Poste après avoir bêtement cassé leur véhicule en reculant sur une pierre, et se sont retrouvées hors-classement. « Elles étaient effondrées. Impossible de leur dire qu’il faut relativiser dans un moment pareil… Etre là, écouter, parfois cela suffit », assure Claudine.

Morgane et Claudine ont aussi eu la chance de se rendre sur le terrain chacune à deux reprises, pour encourager les équipages La Poste. « Ce sont des moments privilégiés, dont on avait besoin nous aussi, car on ne voit pas les Gazelles de la journée : elles ne sont là que le soir », explique Morgane. Pour Claudine, qui a croisé les équipages La Poste soit en arrivant aux balises, soit en difficulté, « les émotions étaient décuplées ». 

Laurène Champalle




jeudi 28 mars 2013

Retour au bivouac

Les filles viennent toutes de rentrer. On récupère les impressions de tout le monde, et on vous donne un résumé très vite !

Théodore Monod a écrit : "Au fond, j'aurai été l'un des derniers voyageurs sahariens de la période chamelière. Une secrète mélancolie s'attache aux choses qui meurent quand on les a beaucoup aimées. Bien sûr, il faut savoir refermer la parenthèse, accepter de se voir relayé, savoir, sur la pointe des pieds, discrètement, disparaître dans la coulisse."

En attendant, voici quelques clichés.

Les Gazelles au complet à l'avant dernière balise du Rallye

Les 313 à l'arrivée.

Les émotions prennent le dessus, Françoise craque.

Tagounite à Foum Zguid

La dernière épreuve marathon nous amène à Foum Zguid.
Nous vous faisons partager notre route avec quelques images. En chemin nous trouvons même une porte avec un espace boîte aux lettres marqué POSTE. Et tel E.T devant l'espace, je pointe la boîte aux lettres en disant "MAAAAAIIIIISON" !















Résumé de l'étape 5

Revers de fortune pour les équipages La Poste

L’étape de mardi n’a pas été particulièrement difficile, mais très longue, avec plus de 2 heures de pistes à la fin pour rallier le bivouac, qui s’est déplacé près de Tagounite, plus à l’Ouest, pour une nuit. Après cinq jours de rallye, la fatigue s’est fait sentir, jusqu’à bouleverser le classement général. Mais rien n’est joué : la dernière étape marathon, mercredi et jeudi, peut encore tout changer.

Mardi, les ennuis ont commencé à peine un quart d’heure après le départ, à 6 heures du matin. 500 mètres après avoir franchi la ligne de départ, Montserrat Ballus et Flavie Prévot (311) se sont retrouvées en mauvaise posture, en dévers au bord d’un ravin. Impossible de s’en sortir toutes seules ou avec l’aide d’autres Gazelles. Après s’être extraites du Duster qui menaçait de se retourner, Montserrat et Flavie ont du faire appel à l’assistance mécanique du rallye, qui est arrivée deux heures plus tard… « A chaque fois qu’on se relâche un peu, on fait des bêtises », analyse Flavie a posteriori.

Aude Grandidier et Mélisa Wiro, qui étaient premières au classement général, ont eu quelques déboires avec leur Duster, mais les mécaniciens qui réparent les véhicules la nuit n’ont rien trouvé. En partant, mardi matin, les 310 ont entendu un drôle de bruit sous le capot de « James », leur Duster, qui a commencé à donner des signes de faiblesse. En première et en seconde, il manque de puissance et n’a aucune reprise : un problème, dans le sable et la boue, où elles se sont tanquées juste après le CP1. Aude et Mélisa ayant peu de notions de mécanique, ignoraient d’où le problème pouvait venir. Le moral d’Aude au volant s’en est ressenti. Ce sont Bénédicte Le Chevallier et Françoise Roussel (312) qui les ont aidées à s’en sortir, perdant une heure.

Les 312 ont ensuite crevé un pneu, puis elles se sont ensablées. Un nomade a arraché des herbes à chameaux pour les placer sous les roues du Duster. « Les herbes à chameaux sont tellement dures qu’elles sont même plus efficaces que les plaques de désensablages que nous avons sur le toit du Duster ! », assure Bénédicte. Les 312 ont changé de stratégie : alterner cap et pistes. La nouvelle stratégie a marché jusqu’au CP3, où les 312 se sont tanquées entre deux herbes à chameaux. Fatiguée, Françoise Roussel a craqué. Mais la détermination de Bénédicte et la solidarité de Montserrat et Flavie, qui les ont aidées, lui ont vite fait retrouver le sourire et l’envie de continuer. « Au départ, notre objectif c’était le podium, mais on a vu que ce n’était pas possible. Alors on passe un bon moment, on profite de l’instant présent », raconte Montseerrat. « Notre devise c’était : "Nous devons faire le maximum, mais pas l’impossible", a rappelé Bénédicte à sa pilote, qui a repris le volant à la recherche du CP4, sans jamais le trouver. Elles sont rentrées au bivouac à 21 heures, après des longues heures de pistes, en même temps que Flavie et Montserrat, qui, elles aussi ont trouvé 3 CP.

Aude et Mélisa, elles, ont cherché en vain le CP5. Perdues dans une zone difficile et éloignée, elles ont reçu un appel du PC Course qui leur a permis de retrouver la piste menant au bivouac, à plus de deux heures de route. Il était presque 1 heure du matin quand elles sont arrivées au bivouac, fatiguées et déçues d’avoir perdu leur première place au classement, mais bien décidées à regagner des points lors de la dernière étape.

Quant à Françoise Suel et Geneviève Bréchat (314), elles, ont cassé le radiateur du Duster en se tanquant dans un oued. Le Duster s’est posé sur le nez. Rien de grave pour elles, si ce n’est un léger choc sur le casque de Françoise. Elles ont appelé l’assistance mécanique. Trois heures après, le radiateur était réparé et les 314 validaient leur CP1 pour ne pas finir hors-classement avant de prendre la route vers le bivouac.

Seul l’équipage La Poste 313 a trouvé les 7 CP mardi. Une bonne journée pour Marie-Noëlle Youssouf et Vanessa Valy-Touleron, qui fêtait ses 29 ans.

Le classement

 

Classement des cross-over (provisoire*) – Etape 5 du mardi 26 mars

Classement
Equipage
Prénoms
Points de pénalité
1
317

20.18
2
316

23.59
3
313
Marie-Noëlle Youssouf et Vanessa Valy-Touleron
33.65
4
315

33.76
5
320

37.42
6
319

46.49
7
318

51.12
8
312
Françoise Roussel et Bénédicte Le Chevallier
271.01
9
311
Montserrat Ballus et Flavie Prévot
468.90
10
314
Françoise Suel et Geneviève Bréchat
677.56
Hors-classement
321





Classement général des cross-over (provisoire*)

Classement
Equipage
Prénoms
Points de pénalité
1
316

215.32
2
317

221.85
3
313
Marie-Noëlle Youssouf et Vanessa Valy-Touleron
426.70
4
319

590.31
5
318

751.52
6
320

787.66
7
315

868.58
8
312
Françoise Roussel et Bénédicte Le Chevallier
1128.40
9
311
Montserrat Ballus et Flavie Prévot
1217.83
10
314
Françoise Suel et Geneviève Bréchat
1671.18

321



* les 310 étant rentrées au bivouac dans la nuit, elles doivent être intégrées au classement avant midi, mercredi. Au classement général, elles passent en principe à la 3ème place.